Les pesticides Bio sont-ils aussi nocifs que les pesticides de synthèse ?
Cette déclaration de choc a été faites en ce début de mois par Claude Gillis sur le blog ‘Voyages du vin du monde »
Claude Gillis commente : « C’est ce qu’affirme Pierre Yves Morvan, qui se décrit lui-même comme un ‘écolo sensible mais pas écolo-rêveur’ dans un article sur le blog du site Médiapart. La question est légitime et le sujet n’a pas franchement été traité dans le détail.
L’agriculture biologique utilise-t-elle des pesticides naturels et les produits toxiques naturels sont-ils aussi dangereux pour la santé que les pesticides de synthèse ?
En toxicologie conventionnelle, c’est la dose qui crée l’effet. On calcule la dose qui tue le sujet choisi et on la réduit à un niveau acceptable tout en lui conservant les effets voulus. Une autre forme de conception de la toxicité est aujourd’hui émergente : Les actions de certaines substances ne sont pas liées à la dose et peuvent avoir des effets délétères à très faibles concentrations. On appelle ces substances des perturbateurs endocriniens. Les perturbateurs endocriniens, il faut le rappeler, sont des substances d’origine naturelle ou artificielle étrangères à l’organisme et qui peuvent induire des effets délétères sur un organisme humain et sur ses descendants car ils sont Trans-générationnels.
Une analyse détaillée des substances actives utilisées en agriculture biologique montre que sur les 9 grands groupes établis par le ministère de l’agriculture, 2 sont potentiellement problématiques.
Les pyréthrines sont un ensemble de substances dérivées des fleurs de pyrèthre de Dalmatie ou de certains chrysanthèmes. Elles sont classifiés comme possible CMR (substance Cancérigène, Mutagène et réprotoxique. Elles sont aussi hautement toxiques pour les abeilles et en milieu aquatique pour les poissons et les invertébrés aquatiques. Mais leur faible persistance et faible potentiel de lessivage réduit fortement cette toxicité à un risque très faible. Elles sont utilisées aussi bien en agriculture conventionnelle que biologique.
Le cuivre : un des produits les plus controversés en agriculture biologique. Faiblement toxique chez l’homme Il est atoxique pour les mammifères et les oiseaux. Il n'y a pas d'évidence que le cuivre ou ses sels soient cancérigènes ou cause une toxicité systémique chez les animaux ayant un métabolisme normal du cuivre. Par contre, il est extrêmement toxique en milieu aquatique. Il n’existe aucun substitut pour le cuivre en agriculture biologique. Présent à l’état naturel, il est persistent sous forme immobile dans le sol. Il ne contamine donc pas les eaux souterraines. Par contre, il est très susceptible de contaminer l'eau de surface par ruissellement sur le sol.
Donc en conclusion : le bio est encore toujours nettement meilleur (puisque on réduit les doses utilisées) que des produits synthétiques mais il reste toujours des produits utilisés en agriculture biologique qui sont potentiellement dangereux.