Bien entendu, il ne s’agit pas d’une dégustation de vin par des personnes malvoyantes (bien qu’on pourrait l’envisager et qu’ils seraient sans doute de fins dégustateurs) mais bien de déguster du vin sans savoir au préalable quelle bouteille sera goûtée.

L'essentiel lors d'une dégustation à l'aveugle est de pouvoir découvrir son goût personnel, mais aussi de perfectionner sa technique de dégustation. En outre, cette méthode permet de juger en toute objectivité et donc d'acheter du vin sans se laisser influencer par l'étiquette, la réputation du vin ou la qualité du millésime.

Le problème de la dégustation à l'aveugle est que de nombreux facteurs peuvent quand même influencer l'identification d'un vin :

- il est impossible de reconnaître un vin que l'on n'a jamais goûté auparavant

- les meilleurs vins se rapprochent les uns des autres en vieillissant et deviennent de ce fait plus difficilement identifiables

- les vins atypiques sont méconnaissables ou seront d'office classés dans la mauvaise région, par exemple un assemblage de Merlot, Cabernet Sauvignon et Petit Verdot du Pays d'Oc (s'il est bon et jeune) peut facilement être confondu avec un Bordeaux.

- c'est parfois le sous-sol qui vous induit en erreur (par exemple, le vignoble Ried Hallebühl de Joseph Umathum dans la région du Burgeland en Autriche dispose d'un sous-sol d'ardoise qui ressemble si bien au sous-sol de Priorat en Espagne que même les dégustateurs expérimentés classent souvent ce vin erronément, et ce même s'ils ont raison du point de vue de l'analyse)

- la fatigue, des odeurs ambiantes gênantes (nourriture, parfum, bougies parfumées, ozone dans l'air après la pluie...), un rhume ou le stress sont autant de facteurs qui peuvent mener à des conclusions erronées

La plupart du temps, une dégustation à l'aveugle ne doit donc pas être considérée comme un concours du participant qui reconnaîtra le plus de vins, mais comme un moyen de se concentrer sur la technique de la dégustation.